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Hautbois

Professeur : ARRIAGADA RIOS Mauricio

Classe de Hautbois (moderne & Baroque) –

Musique de Chambre – Interprétation de Musique Ancienne

l'âge mini est 7 ans ... pas d'âge maxi !

L'enseignement du hautbois

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On peut, par exemple, varier son répertoire (musique de films ou de dessins animés, jeux et inventions, musique contemporaine), leur proposer systématiquement d’essayer ou de toucher l’instrument, faire des analogies sur le principe des instruments à anches : j’ai dans ma panoplie différents instruments du monde (Indien, Arménien, Chinois, Tunisien) ainsi que des pailles taillées de façon à permettre des jeux et des expérimentations de vibrations qui constituent une première approche de l’anche et de l’instrument. La présence de jeunes élèves débutants, en plus d’être valorisante pour le jeune hautboïste, peut avoir valeur d’exemple pour les spectateurs.


Ensuite, s’adapter à de nouvelles données sociologiques, aux changements des mentalités et du rôle de la musique chez l’enfant. Beaucoup d’entre nous ont commencé dans les rangs d’une harmonie municipale ou d’un petit orchestre dans lesquels les notions de convivialité étaient importantes où l’investissement personnel était lié au groupe. Or, depuis plusieurs années, l’éducation a beaucoup évolué dans le sens d’une plus grande liberté de choix de l’enfant et d’une plus grande palette de loisirs possibles et accessibles à moindre coût.


L’enseignement de la musique et du hautbois en particulier doit donc de plus en plus prendre en compte l’épanouissement et le plaisir que l’élève peut retirer de nos séances de cours. Cependant, il est délicat de ne pas céder à une certaine démagogie et un manque d’exigence. La recherche de l’équilibre entre la difficulté et l’exigence que requiert l’apprentissage du Hautbois et l’épanouissement de l’élève est une partie fondamentale et motivante de notre travail.

Aujourd’hui, les véritables finalités s’articulent autour d’un accès rapide et efficace à l’activité musicale par la pratique collective, musique de chambre ou orchestre plutôt que vers la maîtrise « pure » de l’instrument, bien que la qualité de jeu soit aussi un élément essentiel et gratifiant.

La première année :

Pour ma part, je considère que le choix d’un « Bois » est une première étape, ce choix opéré, il devrait appartenir au département tout entier de prendre en charge l’élève afin de lui permettre de se familiariser aux autres instruments de la même famille (Clarinette, Flûte, Basson) avant de faire un choix définitif et plus éclairé, en fonction :


  • d’une sensibilité particulière au registre grave ou aigu,

  • de sa morphologie (morphologie faciale, taille. etc.),

  • d’affinités qu’il peut développer avec le professeur (affinités qui sont souvent à l’origine des choix d’instrument lors d’animations scolaires ou présentations diverses),

  • de l’attirance esthétique pour une tessiture, un son ou la forme de l’un ou l’autre des instruments de la famille Bois.

Concrètement, on réunit les (futurs) élèves intéressés lors de premières séances (environ trois).

Ils sont donc amenés à comprendre le mécanisme, à chercher à obtenir un résultat concret (son tenu et placé, compréhension du rôle de la respiration et du souffle), et peuvent se fixer sur le Hautbois !


Ces séances de test ou d’année d’essai ne sont jamais du temps perdu puisque les mécanismes de respiration, de tenue du corps sont identiques chez tous les vents, répétés avec des mots différents par chacun d’entre nous et donc mieux compris. On constate que des enfants qui ont déjà explorés des instruments à vents arrivent avec des mécanismes et en ont compris le fonctionnement. Ces séances sont également un atout pour un instrument comme le hautbois car il devient facile de prouver qu’il n’est pas beaucoup plus ingrat d’en sortir un son qu’avec un autre.

Tous les élèves ayant choisi de rester gardent ensuite le même horaire de cours chaque semaine jusqu’à la fin de l’année afin d’être intégrés directement dans la classe et de ne pas changer d’avis durant les mois qui nous séparent de la rentrée et de ses inscriptions traditionnelles.


On renforce ainsi les liens qui unissent les membres de la classe et de la petite harmonie, liens qui perdurent tout au long de l’apprentissage de nos instruments. Pour les élèves séduits par nos instruments, ils sont dès le début sensibilisés à la complémentarité, la curiosité, et aimeront travailler ensemble par la suite, sans pour autant nuire aux individualités et différences de rapidité d’apprentissage que chaque enfant développera indépendamment. N’oublions pas que le conservatoire, comme toute activité périscolaire collective, est aussi un élément moteur du développement social de l’enfant.


  • ouverture d’esprit vers des notions moins conventionnelles et la diversité des matériaux sonores.

  • accès rapide, hors besoin d’une technicité de longue haleine, à la mémorisation, l’imitation, puis l’expression libre.

  • lecture et invention de codages différents, première passerelle vers l’écriture contemporaine

  • Notion de pulsation et sensation corporelle du rythme

Des années d'apprentissage

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  • Plaisir de jouer, seul ou en groupe, aimer son instrument.

  • Plaisir de la qualité technique, du travail porteur de résultats et d’expériences.

En effet, l’élève doit être motivé par une recherche de progrès, par une connaissance d’objectifs précis, à court, moyen et long terme, que le professeur cherchera à faire partager, et que l’élève aura plaisir à atteindre. Un parcours sans objectif est démotivant, peu gratifiant pour l’élève et le professeur.


Ces objectifs répondent à des critères techniques précis et spécifiques au niveau de l’élève, que l’on va aborder ici de manière plus détaillée. Faire apprécier la satisfaction d’un geste adapté : une respiration bien placée et maîtrisée, une langue rapide et précise, un beau son, une tessiture équilibrée, tels sont quelques qualités qui sont à la base d’un jeu gratifiant, base sur laquelle la sensibilité pourra se reposer.

Au cours de leur cursus, les élèves seront soumis à différentes évaluations : contrôle continu, contrôle en présence d'un jury extérieur, puis examens de fin de cycle pour accéder au cycle supérieur.

Les cycles d'apprentissage

Les Cycles


Les cycles sont conçus pour respecter le rythme de chaque élève. Ils s'étalent sur une durée de quatre ans pour les cycles I et II et trois ans pour le cycle III. Ces durées peuvent être écourtées ou allongées d'une année selon l'évolution de l'élève, chaque individu étant différent dans sa rapidité de progression.


Un élève bien dans sa classe et son établissement arrive inévitablement dans les grands niveaux et en particulier dans les différents troisièmes cycles.

L'entrée dans ces grands niveaux ne doit pas être une fin en soi, mais seulement une conséquence de l'épanouissement et de la qualité que l'élève trouve en classe. Elle doit faire l'objet d'une réflexion et d'une concertation avec l'élève et toute l'équipe enseignante.

Il ne faut pas laisser les événements et le temps qui passe décider de l’avenir d’un élève. De plus, l’ambiance, les projets et la qualité des autres disciplines (orchestre, musique de chambre, culture musicale) doivent contribuer à la fidélisation de ses adolescents systématiquement appelés à quitter notre ville dépourvue de grandes écoles et facultés.


Pour le plus grand nombre des élèves poursuivant après le Brevet d' Études Musicales, le 3ème cycle constitue l'achèvement des études musicales (cursus conduisant au CFEM). Pour certains, il est une étape vers les études supérieures et la professionnalisation (cursus spécialisé conduisant au DEM). Les différentes possibilités du 3éme cycle permettent à chaque élève d'harmoniser ses ambitions et ses capacités, tout en suivant un enseignement de qualité.

Cette dernière étape de l'apprentissage aura pour but de conduire le jeune musicien à une autonomie complète : il aura élaboré une méthode de travail personnelle efficace et saura structurer son interprétation.

Le futur musicien amateur jouera des répertoires variés en rapport avec son niveau technique et le temps dont il dispose pour se perfectionner, tandis que le préprofessionnel développera sa maîtrise instrumentale au maximum des exigences musicales, abordant des répertoires donnant accès à l'enseignement supérieur. L'objectif du cycle spécialisé porte sur les mêmes contenus que le 3ème cycle court, mais avec des exigences qualitatives et quantitatives beaucoup plus élevées. Un travail sur les traits d’orchestre sera abordé également afin de préparer l’élève à son éventuelle activité principale.

En plus des qualités instrumentales, culturelles et humaines, le professeur doit favoriser les passerelles nécessaires à l’épanouissement d’un élève dans des formations de bon niveau, voire lui laisser la possibilité de continuer à trouver au sein même du conservatoire les structures musicales adaptées. (Orchestres, ateliers jazz ou musique ancienne, formation amateur, etc.)

N’oublions pas qu’un élève restera toute sa vie un mélomane et un musicien, et qu’il est de notre responsabilité de l’armer au mieux sans l’enfermer dans des esthétiques. L’initiation aux instruments historiques est également une bonne manière de comprendre les œuvres et leur écriture, mais aussi de développer une certaine souplesse d’embouchure, voir même une vocation …

Mais tout ce « découpage » des acquis ne perd toutefois jamais de vue la notion de « plaisir » qui est à mon sens l’objectif principal de l’apprentissage de la musique.


  • Plaisir de l’initiative.

Le sens de l’initiative, l’habitude de s’écouter soi-même et l’acquisition d’une autonomie importante sont des facteurs motivants de l’apprentissage du hautbois. L’accent est porté sur la capacité à se connaître, à appréhender les éléments techniques à approfondir, les qualités mises en valeur par la pièce musicale et même l’invention d’exercices ou l’improvisation sur des formules de gammes (en suivant le modèle du Raga indien). La mixité de niveau des élèves peut donner lieu à un tutorat où les grands sont amenés à suivre ou aider un petit élève en lui prodiguant des conseils. Il arrive même que des petits aient envie de rester pendant les cours de grands et donner leur opinion. Ce sont des moments d'échange et d'apprentissage qui font une atmosphère sereine et constructive. Les parents peuvent ainsi être consultés également, ce qui leur donnent un « rôle » en les impliquant dans le travail et l’écoute de la musique qu’ils ne connaissent pas toujours.


  • Plaisir de la connaissance et de la pratique des répertoires et des styles.

Quelque soit l’âge et le niveau, la bonne connaissance de tous les répertoires, musique ancienne, jazz, musique contemporaine, pop, traditionnelle, est une condition nécessaire à l'épanouissement de nos élèves.

L’ouverture d’esprit est fondamentale pour l’apprenti musicien d’aujourd’hui ainsi que les recherches sur l’histoire, les acteurs et les techniques de la musique en général, l’organologie et l’iconographie musicale.

Dès leur plus jeune âge, on doit s’efforcer d’attiser la curiosité de nos élèves, les aider à se documenter sur les auteurs abordés, les instruments qu’ils seront amenés à rencontrer lors d’ensembles interclasses ou de concerts, les différents styles que l’on leur propose de jouer. Nous devons compléter et renforcer le travail effectué en Formation Musicale.


  • Plaisir du contact et du concert.

Les duos avec le professeur ou d’autres élèves, les ensembles de classes ou avec d’autres instruments, et le plaisir de l’interprétation en public sont une composante essentielle: jouer ensemble et pour quelqu’un. Le contact et la transversalité s’apprennent tôt !

Au C.R.D. du Pays de Romans, ils sont très tôt invités à travailler, déchiffrer et improviser en musique de chambre avec d’autres instruments (duos, trios et quintette). Les élèves sont donc amenés à se produire plusieurs fois par an en situation de concert (hors orchestres) dans ces formations ou en sonate avec piano.


  • Plaisir du « bricolage ».

Dès le second cycle, il est important que l’élève commence à désacraliser l’anche et apprivoise la peur de ne pas avoir de matériel. Cela passe par l’apprentissage du montage puis du grattage des anches. Le fait de se confronter à la matière, de la dompter et d’apprécier la perspective d’être indépendant face à ce petit bout de roseaux doit faire partie intégrante de l’enseignement. Très tôt, lors des retouches éventuelles, il me semble important d’expliquer où et comment l’on améliore les choses, quels sont les principes de base d’un grattage efficace. Nous avons la chance à Romans d’intégrer dans mon emploi du temps un crénaux spécialement réservé à la conception des anches car une certaine injustice règne pour les hautbois et les bassons. Le temps de cours traditionnel ne prend pas en compte cet aspect supplémentaire de l’apprentissage de nos instruments et l’on voit encore trop souvent des étudiants de Cycle spécialisés, voir du C.N.S.M., encore ignorants sur ce sujet, pourtant responsable de 90% de notre réussite.


  • La musique avant tout !

La richesse d’expression, la qualité du son, la recherche de la qualité artistique et stylistique, etc. passent aussi par l’encouragement à écouter les autres, les concerts, des disques ou des émissions télévisées (retransmissions de concerts et d’opéras, la boite à musique, berlingot ...). On doit s’efforcer de « parler de musique » dès le plus jeune âge. Cette expression si souvent galvaudée est pourtant un des domaines les plus importants et les plus délicats de notre enseignement. Il s’agit, quel que soit l’âge et le caractère de l’élève, de l’amener à exprimer sa sensibilité, son esprit à travers les pièces de musique que l’on lui fournit (et dont le choix est aussi un élément primordial).


  • Plaisir du rayonnement de la classe.

Une classe qui s’exprime est une classe qui vit.

L’élève doit sentir le dynamisme de sa classe de hautbois, se produire avec d’autres classes, dans l’école et hors l’école. Notre établissement est non seulement un centre de formation mais aussi de création et de diffusion. Nous participons donc à la vie culturelle de la Communauté de Communes du Pays de Romans en décentralisant nos auditions, spectacles et concerts dans les communes qui la constituent.

En se manifestant tant à l’intérieur de l’établissement qu’au sein de la cité et de son agglomération, cette classe permet aux élèves de s’exprimer, de s’affirmer, de s’épanouir et de faire découvrir son instrument.

En participant à des événements régionaux (week-ends, créations, congrès, examens communs), les élèves sont amenés à se rencontrer et se connaître davantage. Ils découvrent alors d’autres approches pédagogiques d’invités ou de collègues de la région ainsi que d’autres rythmes de travail.

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